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Schéma comparatif des systèmes consonantiquesfrançais, russe et biélorusse





Les données sur la quantité de voyelles et de consonnes dans les trois langues comparées:le français- 15-20, le russe- 6-37,le biélorusse- 6-39. En d’autres termes,le pourcentage des consonnes dans le système phonologique français ne dépasse pas 55%,en russe il atteint les 86%, alors qu’en biélorusse il s’élève aux 87%. L’opposition typologique est nette: le système consonantique français est relativement restreint, tandis que les systèmes russe et biélorusse sont très développés.

L’opposition “ non palatale / palatale”, qui manque dans le système français (palatales [ η ] et [ l ] n’ayant pas de variantes dures), est très développée en russe et en biélorusse. Dans ces deux langues la majorité de consonnes forment des paires «dure / palatale»: [t-t’], [d-d’], [n-n’], [l-l’], etc.En russe seules [ts], [tʃ’ ] font exception, celle-ci est toujours mouillée et celle-là est toujours dure.

Dans le système biélorusse la palatalisation est nettement présente. Les consonnes dures [t],[d],[ʒ],[s], ont des variantes mouillées, et la palatalisation n’existe pas hors l’opposition «dure/palatale». Les consonnes forment des oppositions «dure/palatale», «dure/mouillée», ce qui n’est pas le cas du français.

Le français n’a pas de consonnes affriquées, le russe en a deux: le [ ts ] et le [ tʃ]; le biélorusse est plus riche, il en compte six: [ ts],[ts’],[tʃ],[dz],[dz’],[dʒ]. Le français ne possède pas de sons [x],[x’], propres au russe et au biélorusse,et de consonnes gutturales [ h],[h’], qui présentent un trait caractéristiquede la langue biélorusse. En revanche la consonne ] et la semi-consonne [ ɥ ] ne sont propres qu’au français.

Le russe n’a non plus de semi-consonnes comme le [ w ]. Mais cet avantage est minime,il est loin d’équilibrer les niveaux quantitatifs des systèmes comparés.

Le trait commun aux trois langues c’est le caractère antérieur du système consonantique.En français il n’a que deux occlusives postérieures:le [ k ] et le [ g ] est une variante uvulaire du [ r ].Le russe en a plus: quatre occlusives [ k],[k’],[g],[g’]

et deux constrictives [ x-x’]; le biélorusse possède en plus deux consonnes gutturales [ h, h’] (c’est le deuxième cas où le trait phonologique prédomine en biélorusse, alors qu’il est le plus restreint en français et occupe la position médiane en russe).

Le deuxième trait commun dans les langues analysées est la position réduite des médio-linguales. En français il y en a deux:[ ɲ, j ], en biélorusse et en russe il n’y en a qu’une seule: [ j ]. Le rôle des lèvres est très important dans l’articulation des consonnes françaises. Les chuintantes de cette langue sont nettement labiales, alors que dans la composition du ] et [ʒ] russe et biélorusse

la labialisation fait défaut. Et les labiales russes et biélorusses [ p,b,m,f,v ] ne sont pas prononcées avec tant d’énergie que les mêmes sons français.

Toutes les consonnes françaises (comme les voyelles de cette langue) sont d’une tension particulière. P. Fouché écrit:«Nul part la tension musculaire n’est pas comparable à celle qu’exige la prononciation française... Tous les phonèmes français sont extrêmementtendus par rapport aux phonèmes correspondants des autres langues». C’est pourquoi les consonnes françaises sont aussi aptes à résister à l’influence des sons avoisinants et à l’affaiblissement de la position finale. Les consonnes françaises ne se palatalisent beaucoup devant les voyelles antérieures fermées ([ i,y,e ]).

En russe et en biélorusse cette palatalisation est obligatoire et complète. Elle a amené les consonnes biélorusses [ t ] et [ d] à la transformation en affriquées mouillées [ ts ` et [ dz `] conformément. En russe on peut remarquer une tendance insistante à la transformation pareille.


En russe et en biélorusse il n’y a pas de consonnes finales sonores, elles se transforment toujours en sourdes: хлеб (п), сад (т), нож (ш), ce que le français n’admet pas. Les consonnes françaises subissent une certaine modification à l’intérieur d’un groupe rythmique et surtout au commencement et à l’intérieur des mots; les sourdes se sonorisent un peu devant les sonores: seconde [z], disgrâce [z], anecdote [g], et les sonores subissent un petit assourdissement: absorber [p], médecin [t],

désobstruer [p]. Dans les mêmes positions l’assimilation des consonnes correspondantes russes et biélorusses est complète: cf.: норовить-сноровка, подобрать-подставить, кладут-кладка (r); сядзь-сядзьце, кнiжак-кнiжка (b) et aussi оттаять-отбросить, такой-также, косить-косьба (r); малацiць- малацьба, барцы-барацьба, як-як бы (b).

Il est à noter que toutes ces combinaisons consonantiques sont assez répandues dans la parole russe et biélorusse, tandis qu’en français leur emploi est limité. Dans la plupart des cas elles se trouvent dans les mots empruntés et dans les termes scientifiques.







Date: 2015-08-15; view: 554; Нарушение авторских прав



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