Ãëàâíàÿ Ñëó÷àéíàÿ ñòðàíèöà


Ïîëåçíîå:

Êàê ñäåëàòü ðàçãîâîð ïîëåçíûì è ïðèÿòíûì Êàê ñäåëàòü îáúåìíóþ çâåçäó ñâîèìè ðóêàìè Êàê ñäåëàòü òî, ÷òî äåëàòü íå õî÷åòñÿ? Êàê ñäåëàòü ïîãðåìóøêó Êàê ñäåëàòü òàê ÷òîáû æåíùèíû ñàìè çíàêîìèëèñü ñ âàìè Êàê ñäåëàòü èäåþ êîììåð÷åñêîé Êàê ñäåëàòü õîðîøóþ ðàñòÿæêó íîã? Êàê ñäåëàòü íàø ðàçóì çäîðîâûì? Êàê ñäåëàòü, ÷òîáû ëþäè îáìàíûâàëè ìåíüøå Âîïðîñ 4. Êàê ñäåëàòü òàê, ÷òîáû âàñ óâàæàëè è öåíèëè? Êàê ñäåëàòü ëó÷øå ñåáå è äðóãèì ëþäÿì Êàê ñäåëàòü ñâèäàíèå èíòåðåñíûì?


Êàòåãîðèè:

ÀðõèòåêòóðàÀñòðîíîìèÿÁèîëîãèÿÃåîãðàôèÿÃåîëîãèÿÈíôîðìàòèêàÈñêóññòâîÈñòîðèÿÊóëèíàðèÿÊóëüòóðàÌàðêåòèíãÌàòåìàòèêàÌåäèöèíàÌåíåäæìåíòÎõðàíà òðóäàÏðàâîÏðîèçâîäñòâîÏñèõîëîãèÿÐåëèãèÿÑîöèîëîãèÿÑïîðòÒåõíèêàÔèçèêàÔèëîñîôèÿÕèìèÿÝêîëîãèÿÝêîíîìèêàÝëåêòðîíèêà






Juste pour dire d’épiloguer





 

Quelques jours plus tard, nous sommes tous réunis chez les Bérurier, afin d’«arroser ça». Se trouvent rassemblés pour le galimafrage géant: M. et Mme Béru, cousine Laurentine avec la tronche enturbannée, Odile, moi et Mongénéral.

Le coq est encore drôlement patraque, mais il reprend lentement de la plume de la bête. Il a la crête sur l’oreille, toujours à la chasseur alpin, et celle‑ci, quoique blafarde, conserve quelque chose de crâne.

On ne le met plus dans sa cage. Il demeure en liberté dans le logement du Gros. Sa Majesté le couve d’un œil jaloux et veille personnellement à ce que ses remèdes reconstituants lui soient administrés. Laurentine, Berthy et le Mastar ne parlent plus que du claque de la rue Legendre. Ils ont décidé de l’exploiter en commun. Berthe et Laurentine superviseront Mme Froufrou puisqu’en sa qualité de flic, mon ami ne saurait déployer une activité quelconque dans une maison de tolérance; les bénéfices seront équitablement partagés.

On écluse quelques bouteilles de beaujolais avant de mettre le gigot à griller devant la cheminée. Berthe est sur la sellette, à cause de son bonhomme qui ne se lasse pas de lui faire raconter ses prouesses chez le prince. Non seulement il en a pris son parti, mais maintenant il se sent confusément flatté que son épouse ait été la favorite d’un authentique monarque.

– Berthe, assure le Gros complaisamment, je l’avais toujours dit que c’était un morceau de roi.

Son passage dans les alcôves princières du Seigneurial Palace, c’est comme qui dirait les Mille et Une Nuits béruriennes.

– Raconte ce qu’y te faisait faire, après la planche savonnée et le chalumeau en zigzag, chérie.

Alors, bonne pâte, elle raconte. Elle explique le martinet gaucho, le bicorne à jugulaire, la moule à lorgnons, la dune déboisée, le carnaval very nice, l’olifant de chichoune, la figue cramoisie, le bâtonnet à vaseline et le fromager à glissière.

Il est le seul à ne pas rougir, Béru. Il s’exclame:

– Ces gens du très grand monde, c’est négriers et compagnie, mais pour l’amour, y craignent personne!

Laurentine que la vie – fût‑elle strictement hospitalière – de Paris rend tolérante, s’abstient de s’indigner et branle déjà le chef d’un air entendu. Quand on s’apprête à devenir sous‑maîtresse, on ne peut se formaliser pour des broutilles! Par contre, mon Odile a les larmes aux yeux. Ce que je suis bien avec elle depuis que j’ai cessé de l’aimer d’amour! Le cœur, c’est la pire des contraintes, la plus dure des servitudes. L’amour, sans lui, c’est vraiment un plaisir…

– Bon, c’est pas le tout, tranche Sa Majesté, faudrait songer à se perfuser des calories, mes bons amis.

Berthe porte tout à coup la main à sa bouche.

– Mon Dieu! s’exclame‑t‑elle, j’ai oublié d’acheter du bois pour la cheminée!

– Casse la tienne, rigole Béru, je vais t’en fabriquer, du bois d’allumage, ma poule.

Et le voilà qui s’empare de la cage de Mongénéral.

– C’te volaille, dit‑il, riche comme Rote‑Childe, on peut pas toujours l’embastiller.

La compagnie répond qu’en effet, un coq multimillionnaire ne saurait jouer le Masque de fer. Fort de cet assentiment général, Béru se met à défoncer la cage à coups de talon. Ça ne traîne pas avec cécoinsse: cric, crac, boum! la caisse est en morceaux.

– Sapristi! qu’est‑ce que c’est que ça? clame B.B. en désignant une sorte de bille de verre sur le plancher.

Le Gros se penche, tout le monde l’imite. L’émotion me râpe le gosier. La bille en question n’est autre qu’un diamant bourré de carats. Et ce solitaire n’est pas seul. Il y en a une dizaine d’autres de même taille dans les débris de la cage.

Le Mastar se met à baver, à pâlir, à secouer sa bonne hure, à stalactiter du naze, à se désagrafer le râtelier à force d’ouvrir grand son bec devenu insonore.

Je ramasse les pierres étincelantes. J’en ai lourd dans ma pogne. Une vraie fortune! Les plus baths cailloux que j’ai jamais soupesés. Des tas de millions de nouveaux francs se bousculent à l’intérieur de cette quincaille.

– Ce sont des diamants! affirme Odile.

– Dans la caisse du coq! bée Berthe.

– Le magot de notre oncle Prosper! gicle Laurentine.

Pour lors, Alexandre‑Benoît Bérurier éclate en sanglots.

– Alors, c’était donc vrai, gémit la chère grande âme, c’était donc vrai, l’oncle Prosper, un receleur! Un ténor du mitan! Le Laurenzi n’était que son homme à tout faire!

– Qu’est‑ce que tu racontes? glapit la cousine au turban sanglant. Insulter encore la mémoire de nos défunts… C’est une manie chez toi, espèce de mécréant!

Le Gros paraît en état second. Je le vois se dresser, mécaniquement, avec des grâces de robot. Il s’approche du coq, le saisit à deux mains. Mongénéral, croyant à une caresse, se pavane autant que sa convalescence le lui permet. Il essaie même un petit cocorico dérisoire qui ressemble aux roues d’un tramway dans un virage.

De sa large, de sa puissante, et noble, et velue, et terrible main droite, Bérurier empoigne le cou du coq et, floc, d’une simple torsion, il met le volatile hors vie. L’animal foudroyé pend dans sa main gauche, le bec ouvert sur un dernier spasme, les yeux déjà fixes, bien ronds, reflétant les diamants éblouissants…

– Alexandre‑Benoît! s’écrie Berthe.

– Gredin! hurle Laurentine!

– Malheureux! soupire Odile.

Y a que San‑A. qui dit rien, vu qu’il a pigé le geste et sa beauté.

Bérurier s’avance vers sa cousine qui amorce un geste de parade, le croyant devenu fou.

– Laurentine, dit lentement le Gros, Laurentine, t’es une pauvre pécore, ton vieux était un sacré grigou qui déplaçait les bornes des prés et ta mère une charogne qui brouillait les ménages, mais pourtant, tous les trois, vous êtes des gens honnêtes. J’ai le regret de te le dire: notre oncle Prosper c’était un gangster, on va tout t’expliquer. Il est pas question que nous touchassions un sou de son héritage. Maintenant, sa fortune ira à la commune, et j’espère qu’avec tout cet argent mal gagné, elle construira des hôpitals, des routes, des stades, des hospices et des pissotières; brèfle, tout ce qui peut embellir la vie du pauvre monde ou la soulager. Faut lui réhabiliter la mémoire, à ce salaud de Prosper, et réhabiliter aussi le nom des Bérurier.

Béru pleure abondamment, mais sa voix reste forte et noble.

– En ce moment, me dit‑il, je comprends un peu ce qu’a pu se passer dans la tête d’Hildegarde à propos de l’honneur de son vieux, San‑A. Oui, je comprends…

Il baisse son front honteux, puis jette Mongénéral encore tiède sur les genoux de sa femme.

– Plume‑le et fais‑le cuire au chambertin, Berthe!

Bérurier se redresse, comme le jonc après la foulure d’un pied.

– Et veille que ça soye bien de l’appellation contrôlée, recommande‑t‑il.

Il ajoute en caressant du bout des doigts le plumage de Mongénéral:

– Il le mérite!

 

FIN


[1]L.A.: abréviation de lettre anonyme.

 

[2]Je connais mes lieux communs sur le bout des doigts.

 

[3]Si je conserve ce singulier, c’est uniquement pour ne pas choquer les dames.

 

[4]Ce qui, en l’occurrence, est un euphémisme.

 

[5]C’est bête, mais j’aime.

 

[6]Parlant de la même bouteille, au lieu de dire qu’elle est à moitié pleine, un pessimiste dirait qu’elle est à moitié vide!

 

[7]O combien!

 

[8]Rossignoler est un verbe du premier groupe! Vous l’avez dans le dossard, hein?

 

[9]Béruriererie signifiant «Qu’à cela ne tienne».

 

[10]Ce que je deviens poli en grandissant!

 

[11]Je préfère imprésarios à impresarii; d’ailleurs j’ai pas de comptes à vous rendre!

 

[12]Authentique. Je le jure!

 

[13]Il ne saurait être question de patrimoine.

 

[14]C’est peut‑être osé, non?

 

[15]Ne croyez surtout pas que je sois fier de celui‑là. Ponson du Terrail l’a fait bien avant moi!

 

[16]J’ose.

 

[17]Béru a raison. Récemment, je me trouvais chez un bijoutier de Dakar à qui je me fis connaître. Il se montra enchanté et me déclara d’un ton d’excuse: «Si je vous disais que je ne lis que vous! Ici on devient feignant, la bonne littérature on n’a pas la force. Tandis que vos conneries ça délasse, il faut nous comprendre.» Il était tellement navré de me lire que je lui ai pardonné.

 

[18]Tout ce qui est relaté ici à propos du tatoueur est rigoureusement authentique.

 

[19]Toujours authentique.

 

[20]C’est moi qui ai mis les pointillés, pour faire plaisir à mon éditeur, s’agit pas de lui faire rater stupidement sa future Légion d’honneur!

 

[21]Cette citation est extraite du très remarquable ouvrage intitulé «Béru et ces dames» de San‑Antonio, l’auteur qui monte grâce à MM. Roux et Combaluzier.

 

[22]On se demande où San‑Antonio va chercher ces pittoresques comparaisons!

 

[23]La plupart des auteurs ne pensent à leurs imprimeurs que lorsqu’ils trouvent une coquille dans leur prose, c’est‑à‑dire pour les faire engueuler par l’éditeur. Quelle ingratitude! Pour ma part, je vénère ceux qui, avec ou sans coquilles, donnent vie à ma pensée. Et puis, d’ailleurs, dans un texte comme le mien, qui ressemble plus à une poubelle qu’à du Gide, il est quasiment impossible d’apercevoir les coquilles.

 

[24]J’ai dû vous la faire déjà, en ce cas mettez‑la précieusement de côté et quand vous en aurez douze, adressez‑les à François Mauriac qui vous enverra par retour un superbe porte‑clés représentant le général Dis‑heures‑dix en train d’embrasser Monnerville.

 

[25]Bien que le mot soit écrit trois fois je ne le répète en somme que deux fois, puisque c’est à partir du second que j’ai commencé à le répéter, comprenez‑vous?

 

[26]Abréviation d’Alexandre‑Benoît.

 

[27]Béru a voulu dire agressé.

 

[28]Çui‑là est franchement très mauvais, si vous avez un crayon sous la main, rayez‑le! Merci!

 

[29]Croyez‑moi: la langue française manque de verbes. Alors laissez‑moi faire! On doit verber à outrance!

 

[30]C’est pas joli, ça? La partenaire de printemps? Ah! moi et la poésie, on forme un beau couple, je vous jure

 

[31]J’ai jamais compris pourquoi, aux Finances, quand ils ont fait l’opération Virgule‑Zéro‑Zéro, ils n’ont pas changé carrément les biftons. C’eût été radical et tout le monde tirait un trait sur l’ancienne mornifle. De même pourquoi laisse‑t‑on subsister le buste de Marianne dans les mairies? Y a des trucs que je ne pigerai jamais!

 

[32]Rappelons ici que tous les Jtempaliens, ou presque, sont nœudistes.

 

[33]Je sais pas si vous l’avez observé, mais partout où il y une révolution, il y a un général à la tête des insurgés. Nouveau signe des temps: maintenant, les militaires font des guerres civiles.

 

[34]Par moments je me dis que pour oser imprimer des à‑peu‑près pareils, faut être gâteux ou héroïque.

 

[35]Je suis un virtuose de la langue, toutes les dames vous le confirmeront.

 

[36]Je ne peux tout de même pas prendre tous ces excréments à mon compte!

 

[37]Il serait insuffisant ici de parler de porte à tambour.

 

[38]Tout est perdu, fors l’honneur! (Lettre de François Ier à sa maman.)

 

[39]Pourquoi dire toujours «turlupine»?

 

[40]Célèbre chimiste français à qui on doit l’invention du compte‑gouttes enregistreur et de la vaseline propédérastique.

 

[41]San‑Antonio, qui est un érudit, entend rappeler par 1à que Charles X était le frère de Louis XVI.

 

L’éditeur.

 

(C’est pas vrai, c’est pas mon éditeur, c’est moi qui ai rédigé ce renvoi en bas de page. San‑A.)

 

[42]Admirez la technique de San‑Antonio qui, avec le seul concours de trois «m» minuscules parvient à vous restituer un mi bémol.

 

[43]Je sais bien que c’est stupide, mais moi ça me fait encore marrer.

 

[44]Indiscutablement, Béru a voulu dire en play‑back.

 

[45]Quelle recherche de style! San‑Antonio est imbattable dans le domaine de la métaphore.

 

[46]Aucun doute n’est possible: Béru veut parler de la moelle épinière.

 

[47]Après en avoir délibéré pendant quatre jours et vingt‑deux nuits, le personnel des Editions Fleuve Noir, auquel s’était jointe la concierge d’à côté, a décidé que Béru employait barbier turc pour barbiturique.

 

[48]Y a que moi pour gambader ainsi sur le vocabulaire!

 

[49]Laquelle, comme chacun le sait, meurt mais ne se rend pas.

 

[50]Béru veut parler, nous le supposons, du parvis de Notre‑Dame.

 

[51]Du verbe lyonnais petafiner qui signifie à peu près piétiner.

 

[52]C’est pas une faute de français, je fais exprès.

 

[53]Fleur féroce qui pousse dans le Jtempal oriental et dont la morsure cause la mort par blocage des voies urinaires.

 

[54]Du verbe afauteuillir, qui signifie prendre contact avec un fauteuil.

 

[55]Du verbe chaloir, 3e groupe, au fond du couloir à gauche.

 

[56]Je ne serais pas un écrivain honnête, je pourrais facilement aller jusqu’à douze mille huit cent treize sonneries pour faire du remplissage. Ça me donnerait un chapitre de sonneries au lieu du chapitre de conneries que vous attendez!

 

[57]Toujours à pas de loup, ça finit par faire concert.

 

[58]Surnommé le Libérateur. C’est lui qui a remplacé les flèches au curare par des flèches Eurêka à bout caoutchouté et qui posa pour cette affiche de Banania qui fit tant pour l’indépendance des peuples africains.

 

[59]Je dis ça pour vous taquiner; du moment que j’écris ce livre, vous pensez bien que je tendrai le coup au moins jusqu’au mot fin. Après, ma foi…

 

[60]Un jour, par inadvertance, j’ai rédigé ma déclaration d’impôts en alexandrins.

 

[61]C’est ainsi que les maçons appellent le ciment frais.

 

[62]Signifie cailloux.

 

[63]Tout porte à croire que Béru a voulu dire qu’elle était futée, la mâtine.

 

Date: 2015-12-13; view: 356; Íàðóøåíèå àâòîðñêèõ ïðàâ; Ïîìîùü â íàïèñàíèè ðàáîòû --> ÑÞÄÀ...



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